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SMLH 77. Des cadets-ambassadeurs de la SMLH, une solution vers la reconstruction d’une société française fracturée.

La transmission des valeurs républicaines et patriotiques est un enjeu sociétal : renforcer la cohésion nationale
La mobilisation entreprise, récemment, par de jeunes cadets-ambassadeurs de la SMLH de Seine-et-Marne démontre qu’il est possible de reconquérir les espaces perdus de la République. Faire partager aux plus jeunes générations notre patrimoine culturel, artistique, historique et les acquis citoyens de la République constitue un défi pour retrouver le liant intergénérationnel de la cohésion nationale, avec l’aide d’une partie de cette jeunesse encore acquise aux principes républicains qui fondent notre pays.
Dès 2024, à l’initiative de son président, le Général (2s) François Rondot, la Société des membres de la Légion d’Honneur de Seine-et-Marne (SMLH 77) s’est engagée dans la préparation d’une formation de cadets ambassadeurs, avec pour objectif de permettre à des volontaires, filles et garçons, âgés de 15 à 19 ans, de devenir, auprès des jeunes de leurs générations, les véritables relais des valeurs républicaines et patriotiques qui fondent notre Nation.
Portant le nom de la toute première femme artiste nommée chevalier de la Légion d’honneur, l’Académie militaire de la Gendarmerie nationale à Melun a accueilli la promotion Rosa Bonheur des cadets ambassadeurs de la SMLH 77, les 26 et 27 avril dernier.
La Cohorte : Pourquoi une nouvelle formation de cadets ?
Général (2s) François Rondot : Depuis la mise en place de cette formation, c’est une question que l’on me pose régulièrement. Nous ne sommes pas dans une logique de recrutement à terme, comme peuvent l’être certaines institutions. Nous ne cherchons pas à constituer un vivier de candidats potentiels pour les armées, pour les forces de sécurité intérieures ou tout autre acteur des fonctions régaliennes de l’Etat. Pour nous , il s’agit surtout d’amener des jeunes à s’impliquer dans la société actuelle, en les incitant à relayer, dans leur environnement, les principes que nous soutenons au niveau de la Légion d’honneur et de la SMLH . Si certains de nos candidats rejoignent, ensuite, les voies de recrutement des Armées ou de la Sécurité, nous en sommes, bien évidemment, tout à fait ravis. Il n’y a pas de compétition, nous ne poursuivons pas le même but.
L’objectif de la SMLH 77 est d’abord de mettre les cadets en situation de soutenir, dans leur vie quotidienne, les valeurs de mérite et de contribution au bien public. Faire rayonner nos principes républicains et notre patrimoine national, c’est pour cela que nous avons décidé d’accoler le vocable d’ambassadeur à celui de cadet.
Comment avez-vous conçu le programme pédagogique correspondant ?
Nous ne souhaitions pas refaire la formation dispensée en milieu scolaire, notre fil directeur est plutôt d’inciter nos candidats ”cadets ambassadeurs“ à faire leur propre introspection, à réfléchir sur ce que sont les valeurs de la République aujourd’hui, et ce que veulent dire, encore, engagement et patriotisme de nos jours. En ce qui nous concerne, nous sommes là pour les accompagner dans le cheminement de maturation des principes républicains. Pour cela, nous avons fait le choix de scinder le programme en trois phases d’un parcours continu, sur un an, reflétant ainsi un engagement fort de leur part sur la durée.
La phase initiale de la formation consiste prioritairement à s’assurer que les candidats sont bien porteurs de nos valeurs. Pour cela, nous les plongeons pendant 48 h 00 en caserne, en immersion complète, dans un environnement militaire strict. Cette phase, en milieu clos, permet de mesurer leur motivation, leur faculté d’intégration et de participation au sein d’un groupe inconnu et leur capacité d’éveil à une démarche de participation active à ce que l’on nomme la recherche du bien commun. Pendant cette période essentiellement théorique, ils rencontrent et échangent avec des intervenants légionnaires au regard de leur parcours professionnel, visitent des espaces consacrés au devoir de mémoire et reçoivent , en particulier, une formation de porte-drapeau qui trouvera, par la suite, son aboutissement par la participation à différentes commémorations patriotiques.
La phase suivante, quant à elle, est plus une période de réflexion (sur cinq mois) pour le cadet-ambassadeur. C’est celle au cours de laquelle, après avoir muri les présentations de la phase initiale précédente, les candidats doivent réfléchir à la construction de leur projet de mission. A ce stade, nous essayons de développer, chez nos cadets, les capacités d’initiative, d’organisation et de conduite d’une action au niveau départemental. L’entraide, la solidarité, le rayonnement de la Légion d’honneur, et le travail de mémoire constituent les critères dans lesquels doivent s’inscrire leurs projets. Ainsi, chaque mission ou action fait l’objet d’une présentation détaillée individuelle ou d’équipe et doit être argumentée quant à sa faisabilité et son impact, notamment en termes de rayonnement de la Légion d’honneur. A ce stade, les cadets doivent s’inscrire dans une véritable démarche de conduite de projet et la validation du thème de leur mission conditionne l’accès à la phase suivante de mise en œuvre.
Enfin, la dernière phase est celle de la mise en application du projet retenu, sous contrôle de la section ou des comités désignés qui parrainent le ou les cadets dans leurs démarches. A l’issue, un compte rendu est effectué pour évaluer les résultats obtenus. C’est sur cette base que le cadet ambassadeur est définitivement admis ou pas, d’abord comme bénévole au sein de la SMLH 77, puis retenu comme potentiellement apte à obtenir le statut ”Ami“ (jeune) de la SMLH.
Ces dernières phases étant toujours en cours avec la promotion Rosa Bonheur, que pouvez-vous nous dire sur l’organisation de la phase initiale au niveau du recrutement ?
Il faut avouer que cela n’a pas été une opération facile à mettre en œuvre, car il n’y avait pas d’antécédent au plan local. Heureusement, l’équipe des encadrants que nous constituions, entre anciens militaires et gendarmes, a été essentielle pour conduire l’opération. L’expérience acquise par l’encadrement militaire est indispensable pour garantir la réussite de ce type d’action. Bien sûr, aujourd’hui nous intervenons déjà ponctuellement dans des établissements scolaires pour présenter la Légion d’honneur, la SMLH , la citoyenneté ou encore le devoir de mémoire, mais il est difficile de mesurer l’impact réel de notre discours chez les jeunes collégiens et lycéens, pour lesquels il s’agit surtout d’une information et non d’une prise de conscience de leur implication dans notre société républicaine.
Lorsque l’opération de recrutement de cadets ambassadeurs a été lancée, nous ignorions si elle allait trouver écho auprès des jeunes. Par l’intermédiaire du Délégué militaire départemental (DMD) de Seine-et-Marne, nous avons touché les 507 communes de Seine-et-Marne, ce qui a permis à l’information de circuler largement, notamment auprès des établissements scolaires. Le bouche à oreille des comités a fait le reste, nous avons même recruté une cadette qui venait de Troyes et une jeune guinéenne, étudiante en première année de médecine, en attente de naturalisation. Il y a indéniablement une ressource de jeunes gens fiers d’appartenir à la société française et amoureux de la France.
Nous avons été surpris de l’engouement créé par notre projet chez les jeunes et nous avons dû limiter le recrutement à une dizaine de candidats cadets. Certains n’ayant pu participer à la première promotion sont d’ores et déjà candidats pour la prochaine promotion en 2026.
Comment avez-vous fait pour gérer la logistique inhérente à une opération de cette envergure ?
C’était le deuxième défi a relevé et non des moindres. Pour mesurer leur motivation et leur réel état d’esprit, nous souhaitions pouvoir placer les cadets en immersion complète pendant 48 heures. Or, une telle contrainte peut s’avérer rapidement insurmontable, si l’on ne dispose pas d’un appui local fort et approprié. La présence de l’Académie Militaire de la Gendarmerie Nationale (AMGN) à Melun fut un atout indéniable pour la réussite de cette entreprise. Le Général de division Frantz Tavart, commandant l’AMGN nous a d’emblée donné son aval, en acceptant de nous accueillir un week-end, alors que son école était vide de tous ses officiers-élèves. C’était une chance inespérée et nous lui sommes profondément reconnaissants de son soutien indéfectible à notre projet.
Au-delà, bien évidemment, il nous aura fallu régler l’équipement vestimentaire de nos cadets, la restauration sur deux jours alors que les structures d’appui de l’Ecole étaient fermées, et les conditions d’hébergement en caserne, tout en intégrant que les parents des jeunes pouvaient avoir certaines inquiétudes pour leurs enfants très majoritairement mineurs. Pour lever toutes craintes, nous avons pris l’option d’accueillir les cadets et leurs parents, pour qu’ils constatent, de visu, dès le matin du premier jour, les conditions de prise en charge de leurs enfants pendant le séjour à l’Académie Militaire. Pour garantir la sécurité de l’opération, nous avons pris l’option de dormir sur place, dans le même bâtiment, que les cadets, afin de répondre immédiatement à toute difficulté.
Il ne faut pas se voiler la face, la préparation logistique fut la tâche la plus fastidieuse et la plus chronophage du projet. Elle n’a été possible que parce que nous étions sur un site adapté pour cela.
Avez-vous le sentiment que ce projet, somme toute, plutôt innovant a été bien perçu par les cadets ?
C’est indéniable. Nous avions prévu avec l’équipe des encadrants un questionnaire de satisfaction à la fin des 48 heures passées en caserne. Les résultats sont probants : 91 % des jeunes étaient satisfaits de leur séjour et ont le sentiment de sortir enrichi de cette formation initiale . Plus de 90 % ont apprécié les exercices de porte-drapeau, les échanges avec les intervenants et l’ambiance de la promotion. Aujourd’hui, 82 % d’entre eux attendent avec impatience la participation aux cérémonies patriotiques et 73 % celle de réalisation d’un projet républicain.
Pour l’anecdote, la totalité de la promotion a apprécié d’être le premier jour en rations de combat….
Il faut souligner que dans la continuité du week-end en caserne, tous les cadets ont participé aux commémorations de la victoire du 8 mai 1945, et une cadette a subi son baptême du feu, en officiant comme porte drapeau pour le comité de Melun.
Mais au-delà de la satisfaction de nos cadets, ce qui était fondamental pour nous, était d’avoir le retour des parents. Les échanges avec eux , avant la cérémonie du 8 mai 2025 à Melun, nous ont confirmé que notre entreprise était une réussite. S’entendre dire par les parents de nos cadets que leurs enfants étaient totalement ravis de cette expérience, et leur soutien et leurs remerciements sont des preuves indéniables que nous ne faisons pas fausse route. Cette nouvelle génération de jeunes attachés au patrimoine culturel français et à l’histoire de notre pays est une chance pour l’avenir. Napoléon Bonaparte disait :“Quand on veut, on peut …et quand on peut, on doit”. Je vous engage à interroger, Adama , notre jeune cadette guinéenne de la promotion Rosa Bonheur .
La Cohorte : Mademoiselle, qu’est-ce qui vous amener à vous inscrire à cette formation de cadets et comment ?
Adama : J’ai pris connaissance du programme transmis par le général et cela m’a tout de suite plu. J’ai 19 ans, cela fait 6 ans que je vis en France avec ma maman. Je suis en première année de médecine. Même si ma mère vient de voir sa demande de naturalisation rejetée, j’étais motivée pour suivre cette formation, car nous avons de la chance d’avoir été accueillies en France. J’ai apprécié les échanges avec les intervenants et en particulier avec la Colonelle, Mélisande Durier, Commandant le Groupement de Gendarmerie Départementale de Seine-et-Marne. L’ambiance au sein de la promotion était excellente et j’attends avec impatience les étapes suivantes. Je n’ai pas encore vraiment réfléchi à un projet de mission, mais je pense que je trouverai matière en relation avec le domaine scientifique.
Général (2s) François Rondot : Pour avril 2026, nous ouvrons la possibilité de formation de cadets aux sections de la SMLH proches de la Seine-et-Marne. Les sections qui souhaiteraient présenter des candidats ou candidates peuvent nous contacter au : 06 04 18 51 36.
